Et les brèches du ciel
Et les brèches du ciel
Toutes les brèches du ciel
Son regard se refermait, il tourna sa chaise vers le fauteuil, il était temps de repartir.
La lumière entrait par une brèche des rideaux .
Son sourire retrouva sa bouche.
« Il n'est plus seul » cette phrase rassurante repassait en moi comme un avion traînant sa banderole.
Le chemin vers la sortie me sembla plus court, je marchais sur les dalles noirs, une silhouette passa au loin, je crois bien qu'elle visait les blanches.
Au guichet s'empilaient vêtements et objets égarés.
La transparence de la porte vitrée m'avait trompée plus d'une fois !
L'escalier au dehors s'ouvrait comme des pinces.
Puis les gravillons sous mes pieds, la grande grille et la route
Je pensais au professeur, à son grand âge, happé par la découverte comme le sourcier par les courants.
Qu'ai je fait de mon trésor intérieur, je me sens si vieux parfois, un flacon vide quand le sien est peuplé de milliers d'espèces.
Je me dirigeais vers la plage, empruntant l'escalier dont les marches s'effritaient en atteignant le sable.
La mer montait, emplissant et vidant ses poumons d'eau, l'écume courait jusqu'à mes pieds.
Je ne sais si la cause en était l'heure propice ou ce soleil qui transformait la mer en vif argent, mais ce que je vis alors me sembla secret et évident.
Les vaguelettes agonisantes dessinaient devant moi des paysages compliqués
Je voyais péninsules et bras de mer se former simplement.
Je m'accroupis pour regarder de plus près.
Des cartes.
La mer était un cartographe
Ces pays et contrées me semblaient familières, taches, points à relier, sinusoïdes.
Les connaissances terrestres défilaient en moi en deux dimensions, mais rien ne s'apposait à ces cartes de mer et de sable.
Pourtant, pourtant...
Le cri d'un oiseau ouvrit alors la perspective.
Ces cartes, à mes pieds étaient des cartes célestes...
La mer avait relié là les constellations voisines., je reconnu Pégase, et Persée, la chevelure de Bérénice, et là Bételgeuse.
La mer se mirait dans le ciel étoilé.